L’internet au Bénin : de octobre 1999 à octobre 2000

AVANT-PROPOS

Cet article fait suite au document ” L’internet au Bénin de 1995 à 1999 ” publié dans l’ouvrage collectif ” Enjeux des technologies de la Communication en Afrique ” (Annie Chenau-Loquay (dir.), Paris, Karthala, 2000) et disponible sur l’internet beninnet.mailme.org. Sa consultation est nécessaire pour la compréhension de certaines informations publiées ici. Nous recommandons aussi au lecteur de consulter nos deux premières études sur les NTIC au Bénin ” Radioscopie de la connexion de l’internet au Bénin ” (1997, plus de 100 pages) disponible sur le même site et ” Les technologies de l’information et de la communication au Bénin ” (1998, plus de 50 pages) produit par le réseau ANAIS www.anais.org. La consultation de la revue électronique Orit@ informant sur l’évolution des NTIC au Bénin (voir dans le texte) pourra apporter de précieux détails.

 

La République de Bénin (situé en Afrique de l’Ouest) a été connectée à l’internet depuis novembre 1995. Elle dispose de deux connexions l’un à 64 Kbits/s et l’autre à 128 Kbits/s, et est ainsi de loin moins lotie que nombre de ses pairs ouest africains, notamment le Sénégal, le Nigeria, le Togo, le Burkina Faso qui disposent chacun d’au moins une liaison à 1Mo. L’opérateur historique des télécoms, OPT détient toujours le monopole sur les liaisons internet à l’international. Ce document fera le point de la situation en six points : les fournisseurs d’accès, les cybercentres, les internautes, l’appropriation sociale, les problèmes et les perspectives.

LES FOURNISSEURS D’ACCES (FAI)

Les six FAI commerciaux continuent leurs services. Rappelons qu’il s’agit de la SECNI www.elodia.intnet.bj), EIT www.eit.bj , Firstnet, www.firstnet.bj, les Arts Bobo www.artsbobo.bj et SOBIEX Informatique www.sobiex.bj et l’opérateur historique OPT www.opt.bj. Les autres FAI agréés n’ont toujours pas commencé à fonctionner et aucun autre FAI n’a été autorisé à s’installer bien que les demandes existent. Les FAI non commerciaux (Ministère du Plan de la Restructuration Economique et de la Promotion de l’Emploi www.planben.bj et le Campus Numérique, Ex- Centre SYFED-REFER, www.bj.refer.org/benin_ct, ouvert aux étudiants, au personnel de l’université) sont également toujours en opérationnels.

– FIRSTNET

Il offre désormais comme service, la connexion à haut débit au réseau internet par liaison radio sur des fréquences libres de droit. Cette liaison permanente offre l’avantage de dispenser les institutions intéressées de l’obligation de disposer de lignes téléphoniques avant d’en jouir. Dans un contexte national de saturation des centraux téléphoniques et d’indisponibilité des lignes, cette offre apparaît comme salvatrice et potentiellement porteuse pour la dynamique internet au Bénin. Deux types de formules sont proposées : le ” Compte Entreprise On Line Wireless ” coûtant 500 000 F CFA par mois et 750 000 F CFA pour les frais d’adhésion fixes et le ” Compte Standard Wireless ” coûtant 400 000 F CFA par mois et 500 000 F CFA pour les frais d’adhésion fixes. De plus, 125 000 F CFA de frais de mise en service et 500 000 F CFA de caution remboursable doivent être également payés par les clients intéressés, quelle que soit la formule pour laquelle ils auraient souscrit.
Toutefois, les communications Firstnet transitent toujours à la sortie par la passerelle internet de l’opérateur historique des télécommunications (Firstnet dispose aussi d’une liaison satellite VSAT en entrée) et bien que les coûts des liaisons proposées soient moins élevés que ceux pratiqués par l’OPT, le Bénin demeure l’un des pays de la sous-région où elles coûtent le plus cher. La réaction de l’OPT qui pourrait ne pas voir d’un bon œil l’offre de ce service qui fait une brèche dans son fameux ” monopole ” est attendu avec appréhension par certains. Firstnet a également ouvert un cybercentre appelé ” Le Nouveau Monde ” en mai 2000. (Voir plus bas).

– L’OPT

Les réformes de l’institution continuent et s’accélèrent. Elles devraient aboutir fin décembre 2000, si tous les acteurs impliqués jouent bien leur rôle. Un appel d’offre à été déjà lancé pour la privatisation de la future entité Bénin Télécom qui sera créée et qui s’occupera uniquement des Télécommunications. Les services relatifs à la poste seront offerts par une autre entité. Pour plus de précisions, lire la revue électronique Orit@ numéros six et sept sur www.oridev.org
Notons que l’Office des Postes et Télécommunications vient d’entreprendre des travaux dans le cadre de l’amélioration de ses infrastructures de télécommunications. Dans ce cadre, avant la fin d’année 2000, le Nord du pays, et le Sud seront reliés par fibres optiques (Cotonou – Parakou), ce qui devrait améliorer la communication téléphonique et la connexion à l’internet. On parle même de l’installation d’un point de présence internet à Parakou. Notons que des centraux téléphoniques supplémentaires ont été également installés dans d’autres départements du pays (Mono et Zou).
Cependant, l’Office continue toujours de promettre l’augmentation du débit de la connexion internationale du pays.

– LE CAMPUS NUMERIQUE (ex-CENTRE SYFED)

Dans le cadre de la restructuration du centre, le débit devrait être porté dans les mois qui viennent à 64 kbits/s, grâce au déploiement d’un faisceau numérique entre Cotonou et Calavi (augmentation prévue depuis longtemps mais entravée par l’inadéquation des infrastructures téléphoniques entre Cotonou et le Campus) ; le nombre de postes disponibles sera augmenté (quinze nouveaux ordinateurs sont déjà disponibles et une dizaine d’autres sont prévus) ; il y aura une extension physique de l’établissement. Une salle de formation et d’autoformation sera mise à disposition ainsi qu’une salle de ressources.

– LES COUTS

Le coût de liaison permanente (64 kbits/s) vient d’être porté officiellement à 12 000 FF pour les entreprises (contre 28 000 FF HT jusqu’au premier trimestre 2000) par l’OPT. Désormais les ONG et autres institutions à but non lucratif peuvent jouir de cette connexion avec 9 000 FF par mois. Voir les coûts dans les cybercentres plus bas.

LES CYBERCENTRES

Le nombre de cybercentres a encore augmenté de façon exponentielle. Seulement quatre structures offraient des services internet à ceux ne disposant pas d’un ordinateur connecté à la maison ou à bureau en août 1997, mais aujourd’hui leur nombre ne peut pas être estimé sans une étude adéquate. On peut dénombrer plusieurs centaines de cybercentres. Mais seule une dizaine d’entre eux possèdent des infrastructures adéquates (au moins cinq machines).
Tous les cybercentres sont connectés par liaison RTC, excepté six (Cybercentre du Centre SYFED, de ” Les Arts BOBO “, de Sobiex Informatique, le Nouveau Monde (Cybercentre de FirstNet), cybercentre du Centre d’Education à Distance et AIB DOPHIA) qui sont connectés par liaison permanente (28,8 kbps/s ou 64 kbits/s ou 500 kbps/s). AIB DOPHIA a été créé en 1999. Le ” Nouveau Monde ” créé par FirstNet est le deuxième meilleur cybercentre en matière de qualité de service notamment en ce qui concerne le débit de la connexion, puisqu’elle est directement établie sur le réseau à 64kbps du FAI ; 14 machines sont disponibles). Le cybercentre du Centre d’Education à Distance (CED), nouvellement créé et implanté dans l’enceinte de l’Institut National d’Economie, jouit d’une liaison à 500 kbps. Cette institution a bénéficié d’une autorisation spéciale de l’OPT et dispose d’une connexion internationale indépendante par satellite. Il s’agit de l’antenne nationale du Réseau Mondial d’Education à Distance mis en place par la Banque Mondial en partenariat avec une dizaine de pays où ils sont implantés. L’heure de navigation est à 20 FF, légèrement au-dessus des tarifs appliqués par les cybercentres les plus en vue. Le CED est une institution de formation à distance (cedbenin@avu.org). Dénommé CYBERVIP, ce cybercentre a été mise en service septembre.

Les Cybercentres peuvent être subdivisés en deux catégories : les fournisseurs de services de messagerie internet et les fournisseurs de services web. (Cette catégorisation qui peut paraître réductrice et impropre, n’induit aucun jugement de valeur sur la qualité d’un cybercentre ou du service qu’il offre et correspond juste à des nécessités de recherche).

– LES FOURNISSEURS DE SERVICES DE MESSAGERIE

Se basant sur le fait que l’email est service le plus demandé au Bénin, ils offrent principalement ce service à leurs clients. Accéder au web est optionnel et ce service est offert à la demande. La plupart d’eux disposent d’un nom de domaine hébergé sur un serveur à l’étranger et transmettent et téléchargent les messages des abonnés en différé. La fréquence de leurs connexions varie mais est généralement d’au moins 2 fois par jour. Les abonnés ont leur propre adresse de courrier électronique. Leurs coûts sont très accessibles : 20 FF par mois et 3FF par courrier envoyé (Imedia Informatique) ou sont compris entre 15 FF par mois (Centre Syfed ou le paiement est en réalité trimestriel) et 60 FF par mois avec réceptions/envois illimités de courriers). Imedia Informatique www.beninweb.org, H2COM www.h2com.com, Cyber Songhai www.songhai.org, Les Arts Bobo www.artsbobo.bj offrent sont dans le cas. Ces centres disposent de beaucoup d’ordinateurs (généralement une dizaine).

– LES FOURNISSEURS DE SERVICE WEB

A ce niveau on peut avoir deux catégories.

  • Première catégorie : Ils ont offert l’accès directement au web et les utilisateurs ont leurs comptes hébergés sur des serveurs gratuits tels Hotmail, Yahoo, etc. Ils paient payent autour de 15 FF par heure. (Le week-end ou la nuit) le coût du service est quelquefois réduit. Ils disposent généralement de plus de plus de trois ordinateurs ( au moins cinq). Comme exemples de cybercentres de ce type on peut citer AIB DOPHIA (connexion RTC et PPP à 28,8 kbits/s www.dophia.net, Chez Auguste, EIT, www.eit.bj, SOBIEX www.sobiex.bj, (le dernier deux sont des FAI), le cybercentre du CED.

  • Deuxième catégorie: généralement un seul ordinateur est disponible et les utilisateurs envoient leurs messages par la seule adresse disponible (adresse de connexion de l’entreprise, et pouvant être au nom de son directeur). Dans ces cas, le message est facturé à l’unité et quelquefois même par page de texte! La plupart des cybercentres béninois se situent dans cette catégorie.

Notons que la concurrence aidant, les coûts dans les cybercentres ont rapidement baissé. Alors que l’heure de navigation coûtait près de 6000 F CFA (100 F par minute de communication), il se stabilise progressivement à 1500 l’heure auprès dans les principaux cybercentres. AIB DOPHIA a joué un grand rôle en cela, étant le premier cybercentre privé à faire ces coûts. Notons qu’il vient de créer un premier centre annexe à Cotonou.

LES INTERNAUTES

Tout comme au niveau des cybercenters, la population des internautes ne peut être estimée avec exactitude sans une nouvelle étude précise. Cependant, il y a environ 4000 personnes abonnées auprès des prestataires de services opérant dans le pays (six FAI privés, 2 FAI non-commerciaux et quelques cybercentres) avec des adresses personnelles. Selon notre enquête réalisée par nous en 1997 (voir www.beninnet.mailme.org), une adresse électronique est utilisée par quatre personne. Si nous supposons que cette moyenne reste valable, ce qui est tout à fait plausible, vu les conditions d’utilisation du net au Bénin (entreprises, ONG, écoles, foyers) le nombre d’internautes utilisant les services des fournisseurs de services locaux peut avoisiner quinze mille. Or, un très grand nombre de personnes utilisent des adresses hébergées sur des serveurs offrant des services d’hébergement gratuit tels Francimel, Hotmail, MonCourrier, Net@ddress, etc…Avec les personnes utilisant les webmail, ce nombre est depuis longtemps largement dépassé.

L’APPROPRIATION SOCIALE DE L’INTERNET

Bien qu’on puisse dire que le vocable ” internet ” ait été déjà au moins une fois entendu par la plupart de la population alphabète en français, (moins de 30% de la population) toutes ses potentialités sont à peine perçues. Les usages les plus diffusés sont traditionnels (email et navigation). Il n’y a aucune stratégie gouvernementale mise en œuvre pour mettre les TIC au service du développement national, en dehors de la suppression pour l’année 2000 du droit fiscal sur le matériel informatique à l’importation (le taux actuel appliqué est de 2,67 %). La production du contenu n’est ni développée, ni encouragée.

Il faut noter qu’en octobre 1999, le Bénin a participé au premier Forum sur le Développement de l’Afrique (FDA’99) portant sur les NTIC en Afrique, à Addis-Abéba en Ethiopie. Dans ce cadre un plan national de développement des NTIC a été élaboré, plan approuvé par le gouvernement, mais dont la mise en œuvre n’a pas commencé.

Le SDNP a continué son programme de sensibilisation et de formation. Il a début 2000, organisé une journée portes ouvertes sur le projet, journée ayant permis de faire son bilan. Près de mille personnes ont été formées ou sensibilisées, en particulier au niveau des structures administratives et des institutions républicaines. Il a aussi soutenu l’organisation de quelques activités d’ONG telle la fête de l’internet. Le projet sera probablement transformé en une agence. Il vient de se doter d’un site web : www.sdnpben.org.bj

Le SISEI est toujours en cours de mise en place. Récemment du matériel de connexion a été donné à un certain nombre de points focaux et la formation de ces points a continué. Il dispose d’un site web à l’adresse http://212.27.191.132/sidsisei/nationaux/benin/index.htm sur le site de l’UNITAR, son principal partenaire international.

Le projet Forst a également continué ses activités. Un atelier d’évaluation aura lieu en novembre prochain. Son site web est http://www.refer.org/benin_ct/edu/forst/accueil.htm.

Une étude sur les NTIC dans l’administration a été réalisée par le Programme de Développement Municipal PDM www.pdm-net.org.

La mise en place du Centre d’Education à Distance dans le cadre du Réseau Mondial d’Education à Distance de la Banque Mondiale, devrait grandement contribuer à la formation des ressources humaines. Le Centre dispose de plus de cinquante ordinateurs et d’une connexion internet par satellite.

L’organisation non gouvernementale ORIDEV (www.oridev.org) a continué ses activités de formation et de sensibilisation du public, des jeunes et des ONG. Elle a encore été l’organisatrice principale de la Fête de l’internet, édition 2000. Elle édite une revue électronique gratuite d’information sur les NTIC depuis février 2000 appelée Orit@ www.oridev.org) ; il a également mis en place un programme d’assistance technique aux ONG et aux écoles, et un programme d’installation et de promotion des infoports (cybercentres, télécentres) qui doit se concrétiser par la mise en service prochaine d’un Point d’Accès aux Inforoutes pour la Jeunesse (P@JE) en collaboration avec l’Institut Francophone des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Formation. La mise en place du P@je a été depuis retardée par l’indisponibilité des lignes téléphoniques à Cotonou et une connexion par ondes radio via Firstnet est actuellement envisagée. Une enquête sur l’utilisation des ONG du secteur environnement est en cours de réalisation.

Créée en 1999, ISOC – Bénin (www.isoc.bj) a organisé un atelier sur la gouvernance d’internet et a participé à l’organisation de fête de l’internet 2000. D’autres institutions essaient à leur niveau aussi de faire la promotion des NTIC ; c’est le cas de VINOTIC, Sayi Center, à Porto-Novo, la Jeune Chambre Economique qui a organisé le troisième salon des NTIC ICOM du 17 au 19 août 2000. Mais les besoins à satisfaire sont si énormes et les problèmes de l’internet au Bénin si nombreux et complexes que tous ces actions paraissent quelquefois insignifiantes et demeurent réellement insuffisantes.

Du côté des médias, quatre journaux sont désormais présents sur le web. En dehors du quotidien gouvernemental La Nation http://elodia.intnet.bj/nation.htm et du quotidien privé Le Matinal www.h2com.com/lematinal, leader sur ce terrain, deux autres quotidiens font des entrées encore timides sur le web : il s’agit de Fraternité www.fraternité.firstnet.bj et plus récemment (septembre 2000) de Le Point au Quotidien http://www.lepointauquotidien.com.
La Nation : La plupart des journaux ont à présent une adresse électronique, mais un nombre plus réduit disposent d’un ordinateur connecté dans leurs locaux. Beaucoup de journalistes ont été initiés dans le cadre de divers projets (Initiative Leland, SDNP, Centre Wanad, Centre Syfed, Centre de Documentation des Services de l’Information et l’ONG Oridev, etc.). Il est actuellement courant de trouver des articles portant sur les NTIC dans les médias, même si la plupart sont des articles de reportages et non de réflexion.

L’utilisation de l’internet demeure toujours un privilège de personnes nanties, ou de sociétés, d’ONG et d’institutions internationales. Même si cela va sans dire que l’internet est plus connu qu’il y a quelques années et que la base des utilisateurs ne fait que s’élargir, les contraintes auxquelles font face les internautes demeurent permanentes. L’usage de l’internet est rigoureusement limité à des fins strictement utilitaires, souvent commerciales. Il faut aussi noter que dans les cybercentres, la clientèle est souvent composée de non Béninois. Les applications pour le développement et les réels projets intégrant un usage courant de l’internet sont rares. En ce qui concerne le monde rural et le développement à la base, les projets notables sont le réseau des téléservices communautaires du Centre Songhaï (www.songhai.org), le projet RUNDNET.

L’internet est présent dans le pays entier, mais Cotonou seul (capitale économique) compte plus de 90% des internautes après une évaluation rapide. Cette ville est la seule qui dispose d’un Point de Présence Internet.

LES PROBLEMES LIES AU DEVELOPPEMENT DES NTIC

De nombreux problèmes minent le développement de l’internet et des NTIC au Bénin (voir ” Radioscopie de la connexion de l’internet au Bénin “, 1997, pour d’autres détails : www.beninnet.mailme.org). Ses problèmes sont classiques mais persistent depuis toujours, même lorsque les solutions semblent évidentes. Il s’agit notamment de la faiblesse de la culture informatique, en particulier dans le milieu scolaire et universitaire, l’inadéquation des infrastructures de télécommunications, de la saturation des centraux téléphoniques, ce qui rend actuellement impossible l’accès au téléphone conventionnel, du monopole de l’opérateur national des télécommunications, le coût du matériel informatique et des télécommunications, de la faiblesse légendaire de la bande passante nationale, de l’absence d’une politique de développement des NTIC (induite par la méconnaissance des potentialités offertes par les TIC). Il y a aussi l’influence des stratégies politiques dans la gestion des affaires publiques ; certaines décisions sont prises ou ne sont pas prises pour des raisons politiques ; par exemple, du fait de l’imminence des élections présidentielles prochaines, le gouvernement préfère s’investir dans des actions visibles par le plus grand nombre (augmentation du taux de couverture télévisuelle nationale grâce à la diffusion par satellite effective depuis le 31 juillet 2000, mesures pour l’extension ultra rapide du taux de couverture du téléphone portable Libercom, partenaire de l’opérateur national de télécommunications OPT, à l’échelle de tout le pays, contre l’inertie totale dans le secteur internet (depuis plus de deux ans, le débit de la connexion du pays est bloqué à 128 kbits/s, pour le nœud le plus grand, le coût élevé de la connexion par modem est fixe depuis cinq ans, le service s’occupant de l’internet ne connaît presqu’aucun développement, tout comme le site web de l’Office, etc…) ; un argument souvent évoqué par les autorités de l’Office est en effet que l’internet ne touche que quelques personnes.
La faiblesse du débit est de plus en plus dénoncée par la population des internautes et les acteurs du secteur. Mais aucune action publique d’envergure n’a jusqu’à ce moment été menée pour amener l’OPT à l’augmenter.
En ce qui concerne le coût des ordinateurs, malgré les baisses enregistrées, le coût d’un clone neuf (autour de 7000 FF ici) représente 28 fois le salaire minimum (250 FF). En France par exemple, avec le salaire minimum (5500FF) vous pouvez payer le même ordinateur.

QUELQUES PERSPECTIVES

Un prestataire de Services Internet à but non lucratif est annoncé au Borgou (un des départements du Nord-Bénin) du nom de BorgouNET. BorgouNET est un projet sans but lucratif initié par l’Archevêché de Parakou. Il a pour objectif de soutenir le développement humain dans le département du Borgou (département situé au Nord-est du Bénin) en offrant des services d’information et de communications télématiques adaptées aux besoins des organisations non gouvernementales, des écoles et d’autres institutions à but non lucratif de cette localité. Les difficultés de communications télématiques observées dans ce département sont à la base de l’élaboration de ce projet.
Des nombreuses entreprises nationales et multinationales souhaitent s’investir dans l’offre de services internet. Elles sont pour l’instant entravées dans leurs projets par la faiblesse du débit de la connexion offerte par l’OPT, par le monopole de fait dont jouit ce dernier et par l’indisponibilité des lignes téléphoniques qui est entre parenthèses l’une des raisons évoquées par l’OPT pour ne plus commercialiser les connexions à ” haut ” débit (lignes spécialisées). Nul doute que ce secteur connaîtra un boom réel si ces obstacles étaient levés ou contournés.
Il faut aussi souligner que l’Office des Postes et Télécommunications envisage, une fois de plus d’augmenter son débit et développer le service offert “bientôt “. Mais que représentent aujourd’hui ces promesses ? 

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